La sortie de l’intégrale de El Matador approche.
J’ai donc interviewer Isabelle Morot-Sir sur sa passion pour l’équitation.
Car les chevaux sont présents dans cette intégrale et font partie de sa vie depuis toujours.
Tu es passionnée de chevaux depuis enfant, tu as toujours eu un cheval avec toi ?
J’ai toujours été passionnée par les chevaux, mon signe astrologique chinois étant même le Cheval de Feu, mais je n’ai pu commencer à réellement monter à cheval qu’en Côte d’Ivoire, lorsque j’étais adolescente.
J’en ai fait mon métier, plus tard, et depuis mes 15 ans j’ai toujours eu mes chevaux chez moi.
Ton mari montait à cheval aussi ou c’est toi qui l’as mis sur un cheval ?
Mon mari, lorsque nous nous sommes rencontrés, ne montait pas du tout à cheval.
Je ne l’ai pas forcé, je ne suis pas une prosélyte de l’équitation ! Ce n’est pas parce que les chevaux sont toute ma vie, que je dois l’imposer aux autres.
Donc non, c’est lui qui au bout de plusieurs années m’a demandé de lui apprendre.
De fil en aiguille, il y a pris goût et voilà, il est devenu cavalier.
Quand tu as eu tes enfants, tu es partie en randonnée avec eux?
Quand ils étaient petits, mon chéri ne montait pas encore à cheval, nous partions donc les garçons et moi, non pas en rando, mais à la journée pour de longues balades et pique niques, ce qui était déjà bien sympa.
Cela doit demander pas mal de contraintes quand ils sont petits ?
La première vraie rando/voyage que nous avons faite, a été la traversée de la Slovénie lorsque Thomas avait 11 ans.
Sans doute serions-nous partis plus tôt si mon chéri avait été cavalier à ce moment-là.
Mais pas de regret, tout est venu en son temps !
A quel âge à tu commencé à les emmener en grande randonnées de plusieurs jours ?
Thomas avait tout juste 11 ans, mais nous aurions pu partir plus tôt.
Emmener des enfants n’est pas compliqué, il suffit de s’adapter à leur rythme et ne pas leur imposer notre propre rythme d’adulte, donc veiller au côté découvertes et joyeux en permanence.
Tous les chevaux que tu as, à part la plus jeune qui est arrivée il y a 2 ans, ils ont tous été monture de randonnée ?
Oui tous nos chevaux sont des chevaux d’extérieur, choisi pour cette activité très particulière, qui demande de très nombreuses qualités tant physiques que psychologique. Jujube, qui est née à la maison de notre jument Roumaine et d’un étalon Kabarde (race Russe) sera aussi un cheval de voyage, elle en a déjà les prédispositions : courage, intelligence, rusticité… etc
Tu es expatrié depuis plusieurs années, j’ai suivi tes aventures sur un forum commun.
A chaque expatriation est ce compliqué pour les animaux ?
Oui c’est en effet compliqué, et ce sur plusieurs points : les exigences vétérinaires de chaque pays, car même en Europe chaque pays a ses propres critères sanitaires, et surtout trouver dans un laps de temps assez court un endroit susceptible d’accueillir une dizaine de chevaux et…
Le restant du zoo, plus assurer une vie confortable aux humains de la famille.
Donc oui c’est compliqué, mais pas impossible, aussi les gens qui abandonnent leur chien sous prétexte qu’ils déménagent c’est incompréhensible !
Car chaque pays doit avoir sa réglementation ? papiers à faire, vaccination, transporteur. Cela doit être une sacrée organisation?
Il faut être organisé, opiniâtre et s’accrocher, c’est certain. Mais quand on veut on peut.
Ce n’est qu’une question de volonté…
Et puis nous n’allons pas laisser nos poilus sous prétexte que quoi ? On déménage ! Hors de question !
Niveau matériel as-tu une marque préférée ? ou est tu multi marques, chacune ayant ses avantages et inconvénients ?
Nous en avons deux et elles sont top.
Tout est pensé pour un voyageur puisque Jean-Marie est lui-même voyageurs et fait, comme nous, parti de l’association des Cavaliers Au Longs Cours.
Quel est la prochaine randonnée envisagée ? J’avais vu que vous projetiez 3 mois vers les pays Baltes, c’est toujours d’actualité ?
Pour l’instant ce voyage vers les pays Baltes est en stand by, puisque mon chéri est parti travailler à Bucarest.
Donc le prochain voyage pourrait bien être plutôt dans les Carpates…
Tu écris aussi des livres, et dans certains il y a des chevaux.
Tu t’inspires de ta cavalerie ? de chevaux que tu as croisé dans ta vie ?
Les chevaux font partis de ma vie, donc oui il y a souvent des chevaux dans mes romans, bien que pas toujours.
Alors évidemment, certaines rencontres influencent mes choix de personnages qu’ils soient humains ou… animaux, mais pas toujours.
Ainsi dans la saga El Matador, l’un des héros est ce cheval fabuleux cheval de rejón, il m’a été inspiré par mon propre cheval qui était un entier Espagnol et par d’autre étalons que j’ai vu combattre dans les arènes, mais ce n’est pas lui non plus : c’est un mixte d’influences qui au bout du compte, donne un personnage unique.
Y a-t-il un pays que tu rêverais de parcourir à cheval ?
Il y a beaucoup de pays que je révérais de parcourir à cheval ! J’aimerais ainsi, comme Max l’héroïne du « Journal personnel et intime d’une nouvelle zingara » aller en Russie avec mes chevaux.
Mais aussi en Grèce, en Biélorussie, en Angleterre, aux USA… etc. mes rêves n’ont ni frontière ni limite !
Pour partir en randonnée, même sur une journée.
Quel est l’outil indispensable à ne surtout pas oublier ?
Moi qui suis plutôt novice, je n’emmènerai pas grand-chose.
As-tu des conseils à nous donner là-dessus ?
Déjà mettons-nous d’accord sur la terminologie : une randonnée s’étend sur plusieurs jours, sans quoi c’est une balade.
Pour une sortie à la journée il n’est pas nécessaire d’emmener grand-chose : licol + longe pour la pause, ou une longue corde si le cheval est dressé pour ce mode d’attache, un petit pique-nique, une carte ou GPS si on explore des coins éloignés des chemins habituels, un couteau, papier+monnaie+tel (à avoir sur soi en cas de chute) bref c’est facile.
Quand on commence à partir plusieurs jours et à fortiori plusieurs semaines ou mois, le challenge est tout autre !
L’outil indispensable reste le couteau, à avoir sur soi en permanence, mais tout cavalier d’extérieur a son opinel avec lui !
On trouve d’excellents professionnels, des hommes de chevaux très compétents comme des nuls, dans le monde entier.
Est-ce compliqué quand on est dans un autre pays que la France, de trouver un bon maréchal ferrant, un véto et autres personnes qui s’occupent des chevaux ?
Ma fois pas plus qu’en France ! On trouve d’excellents professionnels, des hommes de chevaux très compétents comme des nuls, dans le monde entier.
On te propose une roulotte, un cheval et 2 semaines sans personne pour t’embêter.
2 semaines libre avec cet habitat pas commun.
Tu pars, tu restes ?
Tu fais ton sac de suite et hop en avant Guingamp ?
Bah oui je pars, bien que le voyage en roulotte ne m’attire pas. Je n’aime pas les contraintes qui vont avec ce surcroit de confort qu’offre une roulotte.
Je préfère mille fois la liberté qu’apporte un cheval de bât et une tente !
Pourtant je suis meneuse, j’ai fait de l’attelage pendant longtemps, y compris en compétition au niveau Nationale, mais la roulotte ne me tente pas, ce n’est pas mon optique du voyage…
Je préfère, et de loin, la possibilité qu’offre le cheval de bât de partir loin des routes, sur des chemins perdus, de s’arrêter où bon semble, de s’alléger sans s’encombrer de possessions inutiles qui ne sont que le reflet de nos peurs (peur d’avoir froid, peur d’être mouillé, peur de ceci peur de cela)
Un cheval, une tente c’est suffisant, la roulotte pour moi n’est qu’un encombrement, une contrainte.
Étant cavalière moi-même, même si je ne suis pas monté depuis longtemps.
Adolescente je lisais les livres de Stéphane bigot.
Je sais que tu le lis et que d’après mon petit doigt tu le connais aussi.
Il est aussi génial que cela parait dans ces livres ?
Eh oui quand on me parle cheval et voyages, moi je pense Stéphane Bigo.
Stéphane, que je connais depuis de longues années au travers de l’association des CALC, et avec qui je suis très amie, est quelqu’un de formidable.
Il a maintenant 80 ans et son appétit de vie et de découvertes est toujours là.
Il n’est pas blasé, il est lumineux. Il est je crois, encore plus épatant en vrai que dans ses livres de voyages !
Pourrais-tu nous raconter l’histoire d’un de tes chevaux/poney
Celui que tu veux.
J’ai eu beaucoup de chevaux, et j’espère en avoir encore beaucoup, mais chaque cavalier a UN cheval qui est celui de sa vie.
Le mien s’appelait Manouche.
Il était un entier Espagnol à la robe d’un blanc satiné et aux allures baroques.
Je l’ai rencontré alors que j’avais 18 ans après une visite chez un marchand de chevaux, où j’avais jeté mon dévolu sur un petit Barbe Arabe alezan.
Mon père avait loué un van, et nous étions tous ravi d’aller chercher ce petit cheval, sympathique au demeurant.
Je descends de la voiture et là, à l’entrée de la carrière je vois le maquignon montant un cheval gris, aux crins longs et vaporeux, à l’œil de braise.
Il n’était pas plus beau que tous les autres chevaux déjà vu, mais j’ai eu le coup de foudre.
A cette minute précise, j’étais figée, anéantie et ce cheval, je savais que c’était le mien.
Bégayante, j’ai demandé le prix, le gars a réfléchi, flairé la bonne affaire et m’a lâché un « Le même prix que l’autre » Mon père a fait « Bah essaie le » j’ai monté l’entier.
Il m’a sorti trois fois de la carrière, fou et incontrôlable.
J’étais aux anges, mes parents inconscients et nous sommes repartis avec lui.
Je l’ai appelé Manouche puisqu’il n’avait aucun papier.
Nous avons vécu plus de vingt ans d’aventures incroyables tous les deux.
Il était fin, délicat, courageux, intelligent.
Nous avons passé ensemble le monitorat d’équitation, fait de nombreux concours d’attelage, car s’il resta stressé par tout autre cavalier que moi, il me donnait tout, que ce soit en dressage, obstacle ou en attelage, sa passion.
Il est mort à 27 ans, dans mes bras et il me manque chaque jour…
Des sites que tu souhaites partager ?
Les Cavaliers Au Longs Cours
Vous pouvez visiter le site
et vous y trouverez pleins de renseignements sur la vie en randonnées, sur le matériel et les lectures appropriées.
Merci Isabelle Morot-Sir d’avoir répondu à mes questions.
j’espère que cette Interview vous aura plu.
Suivre Isabelle Morot-Sir sur les réseaux sociaux.