Hygiène de l’assassin / Amélie Nothomb

hygiene de lassassin

Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n’a plus que deux mois à vivre.

Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l’écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années.

Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent.

La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu.

Si ce roman est presque entièrement dialogué, c’est qu’aucune forme ne s’apparente autant à la torture.

Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l’interrogatoire, à un duel sans merci où se dessine alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres.

Dans ce premier roman d’une extraordinaire intensité, Amélie Nothomb manie la cruauté, le cynisme et l’ambiguïté avec un talent accompli.

Prétextat Tach est tout sauf sympathique.

Ce vieil homme obèse, malade et cruel semble prendre un plaisir malsain à torturer mentalement ses interlocuteurs avec ses mots.

Son mépris pour les autres est évident, et il ne se prive pas de le démontrer en rabaissant et humiliant les journalistes qui tentent de l’interroger.

Les échanges : un jeu de domination

Les quatre premiers journalistes, tous des hommes, ne font pas le poids face à cet homme manipulateur.

Ils fuient l’interview complètement déstabilisés, physiquement et mentalement. Mais avec Nina, la cinquième journaliste, tout change.

Elle refuse de se laisser intimider et s’engage dans un véritable duel verbal avec Prétextat. Ce personnage féminin apporte une dynamique différente au roman et pousse l’écrivain dans ses retranchements, notamment sur son dernier roman inachevé.

Une histoire captivante, mais dérangeante

Au fil des pages, les dialogues prennent une tournure oppressante.

Si l’histoire commence avec un certain cynisme, elle s’assombrit au fur et à mesure que les secrets de Prétextat sont dévoilés.

L’explication finale est à la fois glauque et troublante, et je dois dire que je ne partage pas les choix de Nina. Je trouve la fin trop facile : à mon sens, elle aurait dû laisser ce vieux misanthrope s’enfermer dans sa solitude, plutôt que de prendre les décisions qu’elle a prises.

Mon ressenti général

Ce roman m’a laissée perplexe.

Si j’ai apprécié l’intensité des dialogues et la maîtrise de la plume d’Amélie Nothomb, j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages ou à trouver un véritable plaisir dans cette lecture.

L’ambiance pesante et le comportement de Prétextat ont fini par me lasser.

Je suis sortie de cette lecture avec un sentiment de « mouais, bof ».

En conclusion

Hygiène de l’assassin est un roman déroutant, porté par des dialogues intenses et une écriture percutante.

Cependant, il ne conviendra pas à tous les lecteurs, notamment en raison de son ambiance sombre et de son personnage principal profondément antipathique.

À découvrir si vous aimez les confrontations psychologiques et les récits atypiques.

Couverture du livre Hygiène de l'assassin.
Citation : Dans les mots, réside le pouvoir ultime de torturer ou de révéler la vérité.
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